sabato 5 maggio 2007

Déserteurs...aux urnes


Pour tous ceux qui théorisent le combat quotidien entre les gens, suite à leurs idées, leurs extraction sociale, la couleur de leur peau, leur religion;
pour ceux qui pensent qu'on puisse résoudre les problèmes des banlieues en n'utilisant que la police, pour les militariser;
pour ceux qui pensent que le but principale de la vie est de travailler forcement plus pour gagner plus d'argent, et que l'on ne puisse pas dédier du temps à la lecture d'un livre, à regarder le sourire des gens autour de nous;
pour ceux qui pensent que le mot croissance ne se décline désormais plus que pour l'économie, sans imaginer que seul une croissance culturelle pourra comporter une vrai renaissance sociale;
pour ceux qui sont fiers de réveiller le sentiment du nationalisme, en disant, au même temps, d'être pour une Europe politique unie;
pour ceux qui pensent que dire oui ou non ne dépend que de ce que la majorité des citoyens croit, sans avoir une vision capable d'aller au delà des intérêts de son propre Pays pour la construction de la commune Maison européenne;
pour ceux qui commémorent les morts de la Patrie, mais oublient la raison pour laquelle, eux, ils ont combattu.
Pour tous ceux qui s'imaginent déjà président de la République, qui se sentent des généraux prêts à partir pour une mission et qui choisissent leurs peuples en tant que soldats:


Monsieur le président
Je vous fais une lettre
Que vous lirez peut-être
Si vous avez le temps
Je viens de recevoir
Mes papiers militaires
Pour partir à la guerre
Avant mercredi soir
Monsieur le Président
Je ne veux pas la faire
Je ne suis pas sur terre
Pour tuer des pauvres gens
C'est pas pour vous fâcher
Il faut que je vous dise
Ma décision est prise
Je m'en vais déserter

Depuis que je suis né
J'ai vu mourir mon père
J'ai vu partir mes frères
Et pleurer mes enfants
Ma mère a tant souffert
Qu'elle est dedans sa tombe
Et se moque des bombes
Et se moque des vers
Quand j'étais prisonnier
On m'a volé ma femme
On m'a volé mon âme
Et tout mon cher passé
Demain de bon matin
Je fermerai ma porte
Au nez des années mortes
J'irai sur les chemins

Je mendierai ma vie
Sur les routes de France
De Bretagne en Provence
Et j'irai dire aux gens
Refusez d'obéir
Refusez de la faire
N'allez pas à la guerre
Refusez de partir
S'il faut donner son sang
Aller donner le vôtre
Vous êtes bon apôtre
Monsieur le président
Si vous me poursuivez
Prévenez vos gendarmes
Que je n'aurai pas d'armes
Et qu'ils pourront tirer

Boris Vian, 1954

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